YOUPI, AÏE! (Octobre 2022)
Ça va mieux et ça va empirer. C’est le message plein d’espoir de la rentrée. Youpi, aïe !
Côté Covid, ça va mieux. Et même si nous reprenions, temporairement, par nécessité, les gestes barrières, il semble que nous ayons vécu le plus difficile de la crise. « Croisons les doigts », « serrons les coudes, ou les fesses », au choix !
Côté météo, ça va mieux. Fini ce bel été, historiquement chaud, combinant canicules et sécheresse. Malheureusement arrivent à nous orages, ouragans, typhons. Ça va mieux, youpi, et ça va empirer, aïe.
C’est en tout cas ce que nous prédisent les experts, le changement climatique est à l’oeuvre, ses effets sont maintenant bien visibles. La cause ?
Les émissions de gaz à effet de serre, résultat de l’activité humaine, qui empêchent la planète de se refroidir. Les conséquences : multiples. Que faisons-nous ? Nous ne pouvons plus être spectateurs, il faut passer aux actes, trouver des solutions à différentes échelles, internationales, locales.
Sur le plan local, à son échelle, la Sacem déploie un plan de transformation 3.0 qui ignore le sujet. Peu de mots sur le développement durable alors que l’entreprise, une «tech compagny», se développe de manière exponentielle avec le numérique. Rappelons que le numérique génère autant de gaz à effet de serre que l’aérien. Sans parler des bâtiments, des transports… Nos dirigeants perçoivent confusément que ce trou dans la raquette commence à ressembler à une fosse à purin alors, depuis la rentrée, les effets d’annonces fusent. Nous ne tomberons pas dans le panneau, fut-il solaire !
Nous attendons plus, à commencer par des échanges de fond afin que la Sacem, à son niveau, décarbone dans la durée ses activités. Comment agissons-nous sur les énergies que nous utilisons ? Comment réduisons-nous notre demande en énergies ? Ces deux questions doivent entraîner des réflexions en profondeur sur le télétravail, la proximité, les mobilités, les bâtiments, les mutualisations afin d’obtenir des économies d’échelle, y compris carbone. Des réflexions en profondeur sur le rôle des salariés, leur implication, le partage des bénéfices attendus. Il est plus que temps d’activer une volonté générale.
Côté économie, ça va mieux, très bien même pour la Sacem. Une excellente répartition en octobre, un total collecté en 2022 qui pourrait titiller 2019, année de tous les records, youpi.
Mais… ça va empirer, aïe. L’inflation menace la reprise et le nombre d’économistes qui nous promettent une récession en 2023 progresse plus vite que les cours de la bourse. Quand on sait que le système repose sur la confiance, on peut se dire que la simple augmentation des alertes va mécaniquement donner raison à ces prophètes. La loi du nombre.
Ajoutons à ce tableau aux couleurs chaudes, après les risques, la menace depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie avec les conséquences dramatiques que nous connaissons ou à venir.
Dans ce contexte, notre seule certitude c’est que la part d’incertitude progresse avec la hausse des températures, la courbe des hospitalisations ou de l’inflation et la croissance des ventes d’armes. Malgré cela, ne nous laissons pas gouverner par une forme «d’anxiocratie» ou d’angoisse perpétuelle. Peut-être que nous ne changeons profondément les choses qu’une fois au pied du mur, mais pas avec une baïonnette dans le dos. Pour passer les obstacles inscrits dans la durée, la Direction doit plus impliquer les représentants du personnel, les salariés, dans les processus de décision et renforcer la démocratie sociale dans l’entreprise.
Dans ce contexte, nous identifions nos sujets majeurs pour cette rentrée : le pouvoir d’achat, un plan d’actions concrètes en faveur du développement durable. Avec, en toile de fond, un point d’équité sociale, car les conséquences de l’inflation, comme des effets du réchauffement climatique, sont plus fortes pour les revenus les plus modestes.
Malgré l’incertitude généralisée, nous restons confiants dans notre capacité de mobilisation, d’action et de résilience. C’est aussi notre devise syndicale, en nous appuyant sur notre intelligence collective et nos solidarités, « s’engager pour chacun, agir pour tous».