Oui Oui au pays des idées (Juin 2020)

 Au cours du C.S.E. de mai, vos représentants du personnel ont approuvé à l’unanimité deux projets importants du moment : le plan de reprise d’activité et le prolongement des mesures de chômage partiel visant à améliorer les conditions déjà existantes, et ce pour la quasi-totalité du réseau ainsi que pour des collègues du siège social.

Concernant les mesures sanitaires, les représentants du personnel, plus particulièrement les membres de la CSSCT, ont été pleinement associés. Nous sommes donc confiants, les mesures nous paraissent adaptées à la situation et conformes aux recommandations du gouvernement. Ce plan de reprise « déconfinement phase 1 » sera modifié par un plan accompagnant la phase 2 du déconfinement. Vos représentants sont associés, vous accompagnent, sont à votre écoute, répondent à vos interrogations, relaient vos demandes.

Concernant les mesures de chômage partiel, ce fut un oui « sous contrainte ».  En effet, il était indiqué dans le dossier présenté par la Direction : « C’est dans ce cadre que le présent dossier est remis aux membres du CSE pour avis favorable conforme. » Donc, à défaut d’avis favorable, le dispositif proposé dans le dossier, ainsi que l’amélioration des conditions d’indemnisation, ne pouvaient pas être mis en place. Un oui sous contrainte également pour la Direction, « obligée » d’améliorer les conditions d’indemnisation sous peine d’essuyer un refus des représentants du personnel et de ne pouvoir prolonger la demande de chômage partiel. Sous contrainte également pour elle de reprendre un dialogue social très directif de sa part, beaucoup d’informations descendantes, très peu de place pour l’échange. Sur le plan financier, la Direction, dans une logique purement comptable, s’approche d’une indemnisation à 100% sans l’atteindre, une occasion loupée de passer un message positif aux salariés en atteignant symboliquement la barre des 100%.

Au-delà de ces deux oui, il est pour nous C.F.D.T. essentiel de pousser plus en avant nos propositions sur la gouvernance, la politique sociale, les relations avec nos publics et l’environnement. Autant de sujets qui, mis bout à bout, constitueraient une véritable politique R.S.E. ambitieuse allant bien au-delà d’un simple pacte social réinventé dans l’urgence.

A propos de nos publics, et plus particulièrement de nos sociétaires les plus précaires, il conviendrait de poursuivre le soutien apporté dans l’urgence pendant la crise. Par une finesse de la répartition accrue, en  baissant le seuil de répartition à l’œuvre par exemple. Par des moyens donnés au réseau d’assurer les collectes des petites séances. Par une politique de rapprochement avec des sociétés sœurs afin de mutualiser les investissements, tant en matière de collecte que de développements informatiques. Par une présence à leur coté avec des services non monétaires renforcés.

A propos de l’environnement, la Sacem devrait être en mesure de répondre des impacts de ses activités et de ses décisions sur la société, l’économie et l’environnement.  Elle devrait organiser des concertations récurrentes sur les enjeux du développement durable. Prendre en compte les attentes de la société, des salariés sur cet enjeux majeur.

A propos de la gouvernance, nous reprenons les propos de Laurent BERGER « L’entreprise, c’est un projet collectif qui réunit capital et travail. Tous ses acteurs, les salariés au premier rang, doivent avoir leur mot à dire sur sa stratégie, sur son intégration dans la transition écologique, sur son organisation du travail. Cette codétermination sortirait les entreprises d’une logique purement financière qui les étouffe. C’est un gage de performance économique, sociale et environnementale ! ». Des représentants des salariés devraient en toute légitimité siéger au Conseil.

il est temps selon nous de repenser la stratégie d’entreprise, de la bâtir autour d’éléments permettant de fédérer les énergies, d’unifier les acteurs, de redonner un sens commun. Nous ne sommes pas dans la situation de l’automobile, victime de ses choix passés et de la crise actuelle, notre modèle est robuste. Nous voulons croire que dans nos vies retrouvées, il y aura un recentrage sur des sujets essentiels, comme la santé, l’alimentation, l’éducation, l’environnement, la culture. La musique a existé dans toutes les sociétés humaines, elle est un ciment social. De notre point de vue, le plan d’économies annoncé pour 2020 devrait être suivi d’un plan de relance afin de consolider les collectes, améliorer les services à nos membres. La question n’est pas de savoir si elle va survivre au covid 19 mais comment la faire vivre encore mieux avec et pour toutes et tous ?