Laisse aller… c’est une valse(Avril 2023)
Dans la négociation annuelle, le tempo change un peu. La proposition d’augmentation générale des salaires de 2%, un chiffon rouge agité par la Direction dans le contexte que nous connaissons, a été rejetée de manière catégorique par l’ensemble des organisations syndicales. Un bon gros pogo s’en ai suivi et depuis nous assistons à un léger changement de tempo, une valse à trois temps qui a mis le temps.
De notre point de vue, la NAO 2023 doit répondre à 3 enjeux majeurs : le maintien du pouvoir d’achat des salariés, le maintien du niveau de motivation et la fidélisation des effectifs dans un contexte de tension sur le marché de l’emploi.
1er temps de la valse, la Direction est revenue avec des propositions qui, loin d’être acceptables, sont discutables, sous réserves. Elle nous demande de ne pas communiquer pour l’instant sur ses propositions. Aucune obligation de notre part. Malgré tout, nous nous plions, génuflexion sans entorse, à la demande.
2ème temps de la valse, la réunion N.A.O. du 23 mars et les réserves émises par toutes les organisations syndicales. Une augmentation générale de 4,5% au 1er février avec un talon (ou minimum) à parfaire de 1500€ et une clause de revoyure pour une nouvelle augmentation générale en septembre. La prime pouvoir d’achat restant validée sur le principe.
L’objectif des organisations syndicales est de coller au plus près de l’inflation, de défendre le pouvoir d’achat des salariés. Nous avons fait le choix de l’action commune, chaque organisation fait des concessions. Si la C.F.D.T. Sacem est une cheville ouvrière de cette unité, c’est que nous sommes convaincus que la dispersion se ferait au détriment de l’intérêt des salariés.
3ème temps de la valse la réponse de la Direction à ces demandes ou réserves. Réponse à venir et une négociation qui devra aboutir, ou pas, fin avril. A la fin, nous saurons s’il s’agissait bien d’une valse, ça s’entend.
Pendant cet interlude, il est important de rappeler pourquoi les attentes des salariés sont importantes. Dans cet entracte, page 2, nous reprendrons également quelques éléments de la négociation sur lesquels nous souhaitons apporter des précisions.
Les attentes des salariés sont importantes car l’inflation est à 5,9% sur les 12 derniers mois, la prévision 2023 à 6%. Entre 2017 et 2022, nous avons perdu entre -7 % et -9,5% de pouvoir d’achat.
Les attentes des salariés sont importantes car les résultats 2022 sont stratosphériques, plus 280 M€ par
apport à 2019. La collecte 2022 atteindra la projection faite pour 2026, le taux de gestion passera largement en dessous des 14%. Progression des collectes de 32% par rapport à 2021 et de 25% par rapport à 2019. Qui dit mieux ?
Lorsque les résultats furent en berne pour une raison étrangère aux salariés, accident industriel de la crise covid, nous avons subi une R.C.C., une politique d’austérité salariale, gel du taux du point, gel des embauches, chômage partiel. Les salariés, leurs représentants avaient bien compris la situation des sociétaires, de l’entreprise. Nous nous sommes montrés résilients, nous inscrivant dans un dialogue constructif tout au long de cette crise sans précédent.
Et après ce 3ème temps que se passera-t-il ? Il faut espérer que les négociateurs s’entendent, les leviers sont entre les mains de le Direction qui, seule, détient les cordons de la bourse. En cas de désaccord, elle peut passer en force, de manière unilatérale. Son 49,3 à elle, façon « Manu militari ». Nous connaissons toutes et tous la suite, inutile de faire un dessin.
La menace d’une grève n’est pas un artifice de négociation, le ras–le-bol est profond. La Direction doit entendre que les salariés sont pris en étau entre, d’un côté, une suractivité associée à des résultats économiques mirobolants et, de l’autre, une contrainte forte sur la masse salariale associée à un sous-effectif chronique et une perte de pouvoir d’achat.
Les salariés sont dans la nasse, l’exaspération est grande et la réforme des retraites, qu’une immense majorité désapprouve, est un facteur de tension supplémentaire.