Inflation, salaire, résultats, mobilisation (Septembre 2023)

En avril, nous avons signé un accord de rémunération pour l’année 2023. Cet accord comporte une clause de revoyure. Sans cette clause, la CFDT n’aurait pas signé l’accord. Nous sommes entrés dans un cycle d’inflation structurelle qui nécessite l’adaptation des pratiques. Il serait illusoire de chercher un compromis équilibré en une seule fois en début d’année. Nous avons rencontré la Direction le 14 septembre, nous demandons une nouvelle augmentation générale des salaires.

Pourquoi ?  

Parce que l’inflation reste très élevée : après une inflation 2022 à 5,2% en début d’année, lors de notre 1er rendez-vous avec la Direction, les perspectives inflation étaient : autour des 4,5% pour 2023 et une stabilisation à 2% en 2024. Aujourd’hui la banque de France estime que l’inflation 2023 sera de 5,6%. L’espoir d’une stabilisation à 2% est reporté à 2025, au mieux. L’inflation entre 2019 et 2023 sera de 15%. Notre salaire réel a-t-il augmenté de 15% sur cette même période ? Non. Nous estimons la perte moyenne à 2% par an en 2022 et 2023, à 1% par an entre 2019 et 2021, soit 6% en 4 ans.

Parce que notre salaire réel diminue : entre 2019 et 2023, en cumulant augmentations générales et augmentations individuelles garanties, nous obtenons une augmentation de 8,25% et un écart à l’inflation de 6,75% sur la même période. Notre salaire réel a baissé.

Les opposants aux légitimes augmentations salariales mettent en avant la crainte de la formation d’une « boucle prix-salaire ». Un épouvantail, cet argument n’est pas valide. Les travaux menés par nombre d’instituts de recherche du secteur privé financier ont reconnu que l’inflation était désormais alimentée au moins à moitié par une augmentation des profits. Cette stratégie court-termiste de satisfaction des actionnaires met des entreprises en danger (en négligeant les investissements nécessaires à leur développement) et les salariés en risques psycho sociaux. Il y a des marges pour des augmentations salariales, une nécessaire amélioration des conditions de travail.

Parce que les résultats explosent :  La collecte : 1,12M€ en 2019. Le résultat 2023, sur la base des

8/12e écoulés, devrait dépasser les 1,5Md. Probablement 30% à 35% de croissance en 5 ans. Dans le même temps, la croissance du PIB en France sur la même période est estimée à 5%. La Sacem appartient à la catégorie d’entreprises qui réalise des résultats exceptionnels.

La répartition : la répartition de juillet atteint un niveau record de droits traités, une progression de +24,66% par rapport à juillet 2022.

Le budget 2023 : il a été construit sur une base collecte de 1,42Md€, elle dépassera les 1,5Md€.

Taux de gestion : la Sacem présente un taux de gestion de 11,65% en 2022. Le déficit du compte de gestion a été absorbé fin 2022 et non pas fin 2025 comme initialement prévu.

La Sacem cumule tous les records de performance, collecte, répartition, taux de gestion, productivité. Les exigences de rentabilité trop élevées ne sont plus compatibles avec le bien-être des salariés, les enjeux, les coûts et les conséquences sociales.

Cette N.A.O. 2023 doit répondre à 3 enjeux majeurs : le maintien du pouvoir d’achat des salariés, le maintien du niveau de motivation et la fidélisation des effectifs dans un contexte de tension sur le marché de l’emploi.

L’augmentation de début d’année doit être complétée, le 1er octobre, par une nouvelle augmentation générale des salaires.
Prochain R.V. le 12 octobre.