DES CHIFFRES ET UNE LETTRE (janvier 2023)


Madame la Directrice Générale,
Entre le premier et le dernier trimestre 2022, le contexte a changé. En janvier dernier, l’inflation, indicateur de référence pour négocier les éventuelles hausses de salaires, s’élevait sur douze mois glissants à 2,9% en France. Dix mois plus tard, le niveau de la hausse des prix atteint désormais 6,2. L’inflation 2022 sera de 5,9%. Si nous avons obtenu des taux d’augmentation qui paraissaient satisfaisants en début d’année, ils s’avèrent aujourd’hui très insuffisants. Le contexte économique a également changé, nous débutions l’année 2022 sous la menace covid, la Sacem termine l’année avec des résultats dépassant toutes les espérances, même les plus optimistes puisque la collecte 2022 sera supérieure à la projection faite pour 2026.
Il est primordial de protéger le pouvoir d’achat des salariés, d’opérer un 1er rattrapage sur l’inflation. Pour ces raisons nous vous demandons l’ouverture anticipée de la NAO 2023 ,soit un démarrage dès notre première réunion de janvier.
Dans un contexte d’augmentation du taux du point très éloigné de l’inflation nous demandons, dans un 1er temps pour 2023, une progression minimale de 7% du taux du point, avec effet au 1er janvier 2023.
L’inflation entre 2021 et 2022 est de 8.7%, dans le même temps l’augmentation générale des salaires aura été au maximum de 5% pour une partie de celles et ceux qui ont bénéficié de la totalité des mesures catégorielles et de 2.5% pour celles et ceux n’ayant pas bénéficié de mesures catégorielles. L’écart à l’inflation pour ces deux seules années varie donc de 3,7 à 6,2%. L’inflation entre 2017 et 2020 fut de 3,4%, l’augmentation générale des salaires nulle. L’inflation prévue pour 2023 est actuellement de 6%.
Dans le même temps, en 2022 la collecte Sacem va progresser de 32% par rapport à 2021 et de 25% par rapport à 2019. En volume, l’écart entre 2019 et 2022 est de + 280 millions d’euros. La baisse liée à la crise covid était de 130 millions d’euros entre 2019 et 2020, 190 millions d’euros en cumulant 2020 et 2021 par rapport à 2019. Pour mémoire, 2019 était une année exceptionnelle, bien au-dessus des projections. 2022 dépassera l’orientation collecte faite pour 2025 ou 2026. Ces résultats dépassant toute projection, fut elle la plus optimiste. C’est le résultat de l’engagement sans faille des équipes.
Conséquence logique de cet extraordinaire résultat, une répartition dont la croissance entre 2019 et 2023 est estimée à + 32%. Parions que la répartition historique du 4 janvier sera balayée par un nouveau record en 2023.
Nous demandons également le relèvement des minimas soit un salaire de base relevé à 170 points accompagné d’un rattrapage pour les employés qui serait en deçà de ce minimas.
Parallèlement à cette demande principale, chaque organisation syndicale, apportera en février des demandes d’amélioration sur les autres thèmes de la Négociation Annuelle Obligatoire.
Dans le contexte actuel, poursuivre une politique d’austérité salariale générerait, pour les salariés présents depuis moins de 15 ans, un phénomène de désengagement ou de démission. Poursuivre une politique d’austérité salariale entrainerait une grande frustration, un découragement chez les salariés de plus de 15/20 ans d’ancienneté et plus, lesquels bénéficient moins de perspectives d’augmentation et d’évolution dans l’entreprise mais qui sont, par leur expérience, leurs savoirs et quels que soient leurs secteurs d’activité, des piliers de cette formidable réussite pour 2022.
Il est essentiel que tout le monde soit associé à cette augmentation. Cette progression salariale sera un message fort porté aux équipes.
Bien à vous.
Les Délégués syndicaux