Clause toujours… (Décembre 2023)

… ça nous intéresse. Suite et fin de la mini série de l’automne, « clause de revoyure ».

Résumé des précédents épisodes :

Septembre : ouverture de la clause de revoyure par la présentation du travail réalisé par les négociateurs CFDT. Travail partagé et validé par nos collègues des autres organisations syndicales. Travail partagé dans Actu. Le pivot de nos demandes, un modeste complément d’augmentation générale des salaires.

Octobre : fin de non-recevoir de la part de la Direction, aucune augmentation, rien, non c’est non. A la suite de ce refus, nous avons communiqué, le titre de l’édito de novembre était clair : « à revoir la haut». Nos représentants ont également mis l’accent sur le montant des gratifications versées aux salariés du siège, montant demeuré identique depuis 2012.

Le dernier épisode : novembre. En dernière minute la Direction a proposé une prime de 1000 € et la revalorisation des gratifications maximales pour les salariés du siège social. Nous avons été entendus, le non catégorique d’octobre était inacceptable. Cette décision était applicable par accord syndical ou par décision unilatérale de l’employeur. La CFDT a répondu « merci, vous entendez les aspirations fortes remontées depuis septembre, cependant le pivot reste pour nous l’augmentation générale des salaires. Nous opterons donc pour une prime versée par décision unilatérale de l’employeur tel que le permet le dispositif, Cela ne changera rien pour les salariés. »

Pour emporter un accord, à la dernière seconde, la Direction a légèrement augmenté la prime. Pour obtenir notre signature il fallait un accord plus favorable dans la durée aux salariés.

Peut-on contester une politique salariale et valider cet accord ? Nous pensons que non. Un autre chemin proposé par la Direction permettait de confirmer la demande initiale sans entraver le versement de la prime. C’est ce choix que nous avons fait, ne pas valider sans nous opposer. Dans le même temps nous restons concentrés sur nos deux sujets :

1 – L’augmentation générale des salaires : il s’agit, dans la durée, de la mesure la plus adaptée, au besoin des salariés et de l’entreprise dans un contexte d’inflation. Pour mémoire, 2022 : indice des prix à la consommation 6%, augmentation générale des salaires 2.5%. Pour mémoire, 2021 indice des prix à la consommation 2.8%, augmentation générale des salaires 0%. On continue ? Voulez-vous perdre 2% ou plus de salaire réel par an aussi longtemps que durera l’inflation ? Nous pensons que non. Dans ce

contexte inflationniste, cette prime exceptionnelle est un sparadrap sur une jambe de bois, ceux qui ne resteront pas dans l’entreprise sont plus satisfaits.

2em sujet majeur, la mise en œuvre d’un nouvel accord sur l’intéressement définissant, à moyen terme, un pacte social équilibré actant l’investissement des salariés au service des auteurs. Les salariés ne comprendraient pas qu’après avoir versé une prime de fin d’année exceptionnelle, il puisse y avoir des régressions dans l’accord intéressement. La Direction nous assure qu’elle « n’a pas l’ambition de réduire l’enveloppe…bien au contraire ».  Bonne nouvelle, prendrait-elle mieux en considération notre fort attachement à cet accord ? A voir lors de la suite de la négociation. Pour l’instant ce ne sont que des intentions, les actes sont encore éloignés de la posture.

En conclusion, nous ne disons clairement pas que la proposition de la Direction est insuffisante, l’enveloppe est même importante pour 2023. Nous disons que la politique salariale de la Sacem est celle d’une start up sans accord intéressement, composée de 30 salariés dont la moitié sera partie dans 2 ans. De l’argent d’un coup, sans engager l’avenir. Nous vivons aujourd’hui une politique du coup par coup à six mois. Le dictat d’un compte de gestion bancal. Un dictat qui oblige la Direction à ne montrer que des échecs alors que dans le même temps nous enregistrons des succès. Cette gestion par la peur présente plus d’inconvénients que d’avantages. A force de tout regarder de travers elle pourrait même nous attirer le mauvais œil !

Pourtant les résultats sont exceptionnels. Et pourtant le secteur de la musique a un bel avenir devant lui.