Chers collègues salariés (Aout 2020)
Au moment où l’état s’endette pour relancer l’économie, sauvegarder l’emploi, annonce des plans de développement dont la culture profitera, le Conseil d’Administration de la Sacem, la Direction, entendent passer outre les économies conjoncturelles nécessaires et envisagent désormais des économies structurelles. C’est une partie du message passé aux salariés par Jean Noël TRONC le 2 septembre. Attention danger !
L’État a mis en place un plan de relance avec 2 Mds€ complémentaires aux mesures d’urgence déjà prises. Ce plan permettra de favoriser la reprise du spectacle vivant et la reconquête de notre modèle de création, ainsi que de consolider nos grandes filières économiques culturelles. Au moment où l’état nous dit tout cela, la Sacem répond à ces annonces rassurantes par un plan d’économies pérennes. Nous sommes d’autant plus étonnés par cette annonce que des solutions temporaires permettant de traverser cette crise sont encore accessibles.
Jusqu’à présent, les messages se voulaient rassurants, « la Sacem est robuste », nous avons un problème d’équilibre pour l’exercice 2020, 2021, dans ce contexte la Sacem est contrainte de rechercher des économies.
Chers collègues, nous avons collectivement accepté : le gel des embauches, la mise en chômage partiel, le gel d’investissements, le gel des salaires, le gel des points, le gel des promotions, la perte des primes de rendement. Ces mesures nous concernent nous salariés, notre pouvoir d’achat. Jusque là, nous comprenions le plan d’économies conjoncturelles, nous comprenons la difficulté pour 2020 et 2021 à trouver l’équilibre du compte de gestion. Au-delà, nous nous interrogeons.
A l’heure où l’orthodoxie budgétaire est remise en cause par les Etats, où au niveau Européen les règles du pacte de stabilité sont suspendues, où les politiques d’austérité sont mises en cause, la Sacem entend engager des économies durables. Chers collègues, ne nous y trompons pas, dans une société de service, c’est la masse salariale qui est dans le viseur. C’est l’emploi, les rémunérations. Faut-il aussi y voir une tentative de transformation d’une contrainte en opportunité ? Les économies pérennes demandées sont-elles au profit de la crise sanitaire, de l’accélération d’un plan prévu de longue date ou d’un changement de temporalité pour un autre modèle ? C’est aussi cela que toutes et tous nous craignons.
Souvenons-nous qu’entre 2014 et 2019 les collectes ont progressé de près de 30% et les charges de personnel sur la même période de seulement de 5%. Souvenons-nous également que, dans le même temps, la Sacem poursuivait sa politique de réduction des effectifs, une centaine d’unités en 5 ans. Nous alertions avant la crise sur deux risques majeurs : la capacité opérationnelle de l’entreprise et la santé des salariés. Aujourd’hui, aux salariés associés de manière restreinte aux excellents résultats passés, Conseil et Direction pourraient être tentés de demander de partager les conséquences de la crise sanitaire au-delà du conjoncturel et du raisonnable.
Pour l’avenir, s’il faut trouver des économies structurelles, elles pourraient être trouvées dans les synergies entre acteurs de la filière, entre sociétés de gestion collective. S’entraider plutôt que se combattre, un état d’esprit qui permettrait de réaliser des économies d’échelles, simplifier l’accès aux droits pour les clients diffuseurs. Selon nous un projet d’avenir.
Chers collègues, soyez assurés de la détermination de notre engagement pour chacun(e) et de notre action pour toutes et tous. C’est avec vous, qu’ensemble, nous pouvons peser pour que les décisions prises respectent au mieux les intérêts partagés, les grands équilibres de cette matière fragile que nous défendons.
Sinon chers collègues, les 19 et 20 septembre se déroulera la 37e édition des Journées européennes du patrimoine, l’occasion de visiter le musée Sacem !